Sur Sara, depuis 28 ans, avec son sourire, partage la vie des Chiffonniers du
Caire à Mokattam. (Voir le film "Soeur Sara, sur les pas de soeur Emmanuelle" .) |
Issue dune famille bourgeoise de Minia, Tahany (en religion Sara) est la quatrième dune famille de huit enfants, qui vivait dans le respect des traditions, par exemple : « à un pauvre qui passe, on donne à manger »
Après
laddadeya (brevet des collèges) elle fera une école de commerce mais son sens de
la proximité des autres la fera opter ensuite pour une formation dinfirmière et
dassistante sociale en parallèle avec des études de théologie.
Puis cest la rencontre de la Congrégation des Filles de Marie (congrégation copte orthodoxe) ; elle y trouve une vie religieuse comme elle la rêvait : mettre la main à la pâte pour soulager la misère humaine tout en gardant un profond enracinement dans la prière.
En 1976 Sur Emmanuelle cherche
quelquun avec qui partager son action auprès des Chiffonniers du Caire. Elle
rencontre Monseigneur Athanasios, fondateur et responsable de la congrégation, il écoute
la demande de Sur Emmanuelle et Sara part rejoindre les chiffonniers.
Et maintenant ? En 1993, rappelée en France par sa congrégation, Soeur Emmanuelle quitte lEgypte. Qui va prendre la relève ? Sur Sara avec plusieurs autres Filles de Marie.
Depuis 1976, après toutes ces annnées daccueil,
découte, de partage, de prières et de soucis (car il y en a), cest toujours
son sourire et ses bras tendus qui disent à ses Chiffonniers : « Je vous
aime ».
SŒUR SARA en quelques dates
1946 : Naissance à Minia en Haute Egypte de la petite Ayoub Ghattas.
La future sœur Sara est quatrième d’une famille bourgeoise de huit enfants
1960 : Apprentissage du français
Inscription à l’école française des Soeurs de St Joseph à Lyon
1968-1971 : Etudes commerciales dans une école publique de Minia
1971-1973 : Etudes d’infirmière à Minia,
Etudes d’assistante sociale à Beni Suef tout en étudiant la théologie
1973 : Entrée dans la congrégation copte orthodoxe des Filles de Marie .
Elle prend le nom de Soeur Sara
1976 : Elle a 30 ans et commence à travailler aux côtés de Soeur Emmanuelle
1978 : Première grande tournée en France et aux Etats-Unis pour récolter des
fonds avec Soeur Emmanuelle
1992 : Elle prend officiellement le relais de Soeur Emmanuelle
2006 : Elle fête ses 60 ans dont la moitié au service des Enfants des Chiffonniers du Caire et des réfugiés du Soudan.
Modeste, presque effacée, mais d’un caractère bien trempé, elle confie :
“on est heureux quand on n’a pas le temps de penser à soi”.
A Mokattam, elle dirige plus de 400 personnes (enseignants, administratifs, personnel d’entretien…) et vit très modestement
au sein d’une équipe de 37 religieuses qui consacrent toute leur vie aux Chiffonniers du Caire.
Elle parle couramment français, anglais et arabe.
Ayant la même mère spirituelle, nous sommes évidemment frère et sur! Mais surtout Sur Emmanuelle m'a dit, avant son départ d'Egypte : "Je te confie ta petite Sur Sara, veille sur elle et fais pour elle tout ce que tu as fait pour moi". Franchement, m'avoir donné une telle petite sur, c'est le plus beau cadeau que j'ai reçu de Sur Emmanuelle ! Un jour, un journaliste m'a demandé de les définir spontanément, je lui ai répondu : "l'une fonce et prie ensuite, l'autre prie d'abord et fonce après" Je crois que cette boutade reflète vraiment la réalité : Sur Sara c'est la sérénité,le sourire, la prière, l'amour des enfants, le tout doublé d'une grande opiniâtreté. Sur Emmanuelle raconte souvent que lorsque, avec sa fougue naturelle, elle s'emportait, Sur Sara laissait passer l'orage, ne disait rien, ce qui faisait tomber la colère de Sur Emmanuelle; alors Sur Sara, avec son magnifique sourire, proposait : "Emmanuelle, nous allons prier pour connaître la volonté du Seigneur et ensuite nous l'accomplirons" Aujoud'hui Sur Sara poursuit et amplifie, en Egypte, l'oeuvre lancée par Sur Emmanuelle. Avec le recul, j'estime que c'était le seul destin possible - rappel de la définition de ce mot : "puissance qui, selon certaines croyances, réglait la vie des hommes et le cours des événements" - En effet, dans ce bidonville de chiffonniers, aucun Egyptien n'aurait pu pénétrer car ces éleveurs de cochons sont, dans cette Egypte à majorité musulmane, des parias méprisés. Seule, une étrangère ne pouvait conquérir cette tête de pont mais il fallait que se soit une fille du pays, avec ses racines puisées dans le sol égyptien, qui assure la continuité de cette oeuvre. Sur Emmanuelle avoue que : "Lorsque les femmes avaient des problèmes intimes à confier, elles ne venaient jamais à Sur Emmanuelle, elles allaient à Sur Sara." Jean Sage "Histoire d'un Pari" |